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Kamis, 06 Februari 2014

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 énergivore lâché au milieu des peuples indigènes dont l'ensemble du mode de vie fut perturbé et finalement anéanti33 ».
Le spécialiste de la communication Arthur Kroker avance que l'étude d'Innis sur le Canadien Pacifique était seulement la première au cours de laquelle il démontra que la « technologie n'est pas quelque chose extérieure à la nature canadienne mais au contraire qu'elle est la condition nécessaire et la conséquence durable de l'existence canadienne34 ». Elle reflétait également l'intérêt de tout une vie d'Innis pour l'exercice du pouvoir économique et politique. Son histoire du Canadien Pacifique se terminait, par exemple, avec le rappel des reproches des Canadiens de l'Ouest contre les politiques économiques telles que les coûts de transport élevés et les importants droits de douane conçus pour protéger l'industrie canadienne naissante. Ces Canadiens de l'Ouest se plaignaient que cette Politique nationale transférait l'argent des fermiers des Prairies vers les poches des hommes d'affaires de l'Est. Innis écrivit que « l'ouest du Canada a payé pour le développement de la nationalité canadienne et il semble qu'il doive continuer de payer. La  acquisitiveness  ⇔  voracité du Canada de l'Est montre peu de signes d'apaisement35 ».
Théorie des principales ressources[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Théorie des principales ressources.
Travail de terrain[modifier | modifier le code]
En 1920, Innis rejoignit le département d'économie politique de l'université de Toronto et donna des cours de commerce, d'économie et d'histoire économique. Il décida de concentrer ses recherches sur l'histoire économique du Canada, un sujet relativement ignoré et il s'intéressa au commerce de la fourrure. Les fourrures avaient attiré les marchands français et anglais au Canada et elle les motiva pour s'aventurer vers l'ouest dans le réseau de rivières et de lacs du continent. Innis réalisa qu'il devait utiliser des documents d'archives pour comprendre l'historie du commerce de la fourrure mais également se rendre sur le terrain pour obtenir des informations de première main36.
Au printemps 1924, un ami et lui prirent un canoë de toile de 5,5 m de long pour descendre la rivière de la Paix jusqu'au lac Athabasca sur des centaines de kilomètres. Ils continuèrent sur la rivière des Esclaves jusqu'au grand lac des Esclaves et terminèrent leur périple à bord d'un remorqueur de la compagnie de la Baie d'Hudson sur le fleuve Mackenzie, le plus long du Canada, jusqu'à l'océan Arctique37. Durant ses voyages, Innis élargit ses recherches sur les fourrures en rassemblant des informations sur d'autres produits comme le bois, le papier, les minerais, les céréales et le poisson. Il voyagea tellement souvent qu'au début des années 1940, il avait visité toutes les régions du Canada38. Lors de ses déplacements, Innis appliqua toujours les mêmes méthodes en interrogeant les personnes liées à la production de matières premières et en écoutant leurs histoires39.
Traite des fourrures au Canada[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Traite des fourrures

n Economic History of Canada fut publié en 193529 et son roman Stand on a Rainbow en 194330.

rut et il décida de devenir économiste. La faculté d'économie de Chicago critiquait les théories néoclassiques abstraites et universalistes alors en vogue en avançant que les règles générales d'économie politique devraient être tirées d'études de cas spécifiques24.
Innis fut influencé par deux éminents spécialistes en communication de l'université, George Herbert Mead et Robert E. Park. Même s'il n'assista à aucun des cours de ces fameux professeurs, Innis assimila leurs idées selon lesquelles la communication demandait bien plus qu'une transmission d'informations. James W. Carey écrivit que Mead et Peak « caractérisaient la communication comme l'ensemble du processus par lequel une culture apparaît, se maintient dans le temps et se transforme en institutions25 ».
Alors qu'il était à Chicago, Innis découvrit les idées de Thorstein Veblen, le penseur iconoclaste qui utilisait sa profonde connaissance de la philosophie et de l'économie pour écrire de virulentes critiques de la pensée et de la culture contemporaine. Veblen avait quitté Chicago quelques années auparavant mais ses idées y étaient encore très présentes. Des années plus tard, dans un essai sur Veblen, Innis le félicita pour avoir mené la guerre contre la « pensée économique statique et standardisée26 ».
Innis découvrit l'enseignement universitaire à Chicago où il donna plusieurs cours d'économie. Parmi ses étudiants figuraient Mary Quayle qu'il épousa en mai 192127. Ils eurent quatre enfants, Donald (1924), Mary (1927), Hugh (1930) et Ann (1933)28. Mary Quayle Innis était également une économiste et une auteur et son livre An Economic History of Canada fut publié en 193529 et son roman Stand on a Rainbow en 194330. Elle écrivit également Mrs. Simcoe's Diary (1965), The Clear Spirit: Canadian Women and Their Times (1966) et Unfold the Years (1949)29. Elle édita le livre posthume d'Innis Essays in Canadian Economic History (1956) et une réimpression de 1972 de son Empire and Communications29.
Histoire du Canadien Pacifique[modifier | modifier le code]


Donald Alexander Smith pose le dernier tire-fond du Canadien Pacifique à Craigellachie en Colombie-Britannique le 7 novembre 1885.
Harold Innis consacra sa thèse de doctorat à l'histoire du Canadien Pacifique (CPR). L'achèvement du premier chemin de fer transcontinental canadien en 1885 fut un moment décisif de l'histoire canadienne. La thèse d'Innis, publiée en livre en 1923, peut être considérée comme une première tentative d'évaluer la signification du chemin de fer du point de vue d'un historien de l'économie. Il rassembla de très nombreux documents et statistiques pour étayer ses arguments. Innis affirmait que ce projet de construction difficile et coûteux était motivé par les craintes d'une annexion de l'Ouest canadien par les États-Unis31.
Innis avançait que « l'histoire du Canadien Pacifique est essentiellement l'histoire de l'avancée de la civilisation occidentale dans la moitié nord du continent nord-américain32 ». L'historien Robert Babe écrivit que, pour Innis, l'équipement du Canadien Pacifique « était un signe massif, rapide, puissant, capitalistique et

Première guerre mondiale[modifier |

e l'interprétation économique de l'histoire était non seulement la seule possible mais également la plus profonde16.
Première guerre mondiale[modifier | modifier le code]


Harold Innis en uniforme
Après avoir été diplômé de McMaster, Innis sentit que ses principes chrétiens l'obligeaient à s'engager dans la Force expéditionnaire canadienne. Il fut envoyé en France à l'automne 1916 pour participer à la Première Guerre mondiale17. La guerre de tranchées avec « sa boue, ses poux et ses rats » eut un effet dévastateur sur lui18.
Le rôle d'observateur d'artillerie d'Innis lui donna une expérience de première main sur la vie (et la mort) sur le front et il participa à l'attaque canadienne réussie à la crête de Vimy19. Les observateurs surveillaient chaque tir d'artillerie et envoyaient des consignes de correction pour que les obus suivants tombent précisément à l'endroit voulu. Le 7 juillet 1917, Innis fut touché par un éclat dans la cuisse droite et il passa huit mois dans un hôpital en Angleterre20.
Sa guerre était terminée. Son biographe John Watson nota que la blessure physique mit sept ans à guérir mais que les dégâts psychologiques ne cicatrisèrent jamais. Innis souffrit d'accès récurrents de dépression et de stress post-traumatique du fait de son expérience militaire. Watson note également que la Grande Guerre influença la vision intellectuelle d'Innis. Elle renforça son nationalisme canadien, aiguisa son opinion de ce qu'il pensait être les effets destructifs de la technologie y compris la manière dont les moyens de communication furent utilisés si efficacement pour « vendre » la guerre et le mena, pour la première fois, à douter de sa foi baptiste21.
Études supérieures[modifier | modifier le code]

McMaster et Chicago[modifier | modifier le code]
Harold Innis reçut sa maîtrise universitaire ès lettres à McMaster en avril 1918. Sa thèse, intitulé The Returned Soldier, « était une description détaillée des mesures de politique publique nécessaires non seulement pour aider les vétérans à surmonter les effets de la guerre mais également pour progresser sur la voie de la reconstruction nationale22 ».


George Herbert Mead
Innis poursuivit ses études à l'université de Chicago et reçut son doctorat en août 192023. Ses deux années à Chicago eurent une profonde influence sur ses travaux ultérieurs. Son intérêt pour l'économie s'acc